Autour de la poésie : la gnose-la-prose-la-glose. La critique et la poétique, la métacritique et la métapoétique, les commentaires, se rendent pratiquement incritiquables, puisqu’ils prétendent englober le tout dans le phénomène « poésie », le subsumer en lui-même, en logoïsant le monde. Chacun, devant ce discours, n’a qu’à se taire, ou lui emboîter le pas, avec pour résultat qu’aux grandes approximations on ajoute de l’imprécision, au grand flou son vague témoignage. Le commentaire assèche, la critique décrépit, et, à rebours, la gnose-la-prose-la-glose révèlent leur propre aridité. La première victime en est la poésie : elle est surplombée, de toutes parts, par de grands esprits, de grands lecteurs, de grands critiques et de grandes injonctions. C’est l’ère du méta-individualisme où règnent les principes, les classes à l’infini. La vie est autre chose... du court, du dense, du beau, du fou. En mettant le doigt sur le « je », la distinction apparaît, d’où la permanence du vers et de la rime.
L’IMITATION D’RIMBAUD
J’en écrirai encor, des vers !
Comme Verlaine et Baudelaire...
J’en ferai encor, des affaires !
Comme Arthur Rimbaud en enfer...
et quelques fabuleux blasphèmes
de ceux qui vouent à l’anathème
celui qui en fait des poèmes
prélude à de nouveaux problèmes...
La jeunesse (brave jeunesse)
dévorante, feignante, ogresse,
agglutinait les sons (ô graisses)
déjà bien avant que je naisse
et se mentait sur tout (je mens…)
ce qui a pour nom « sentiment »
sans égratigner le tourment
que j’opère... Adieu charlatans !
J’aurais mieux fait de m’engager
dans le commerce et bien manger
au lieu de « métalangager »
pour devoir mes talents gâcher !
Qu’attend le monde d’un poème
sinon qu’il soit d’amour bâti
avec des mots pour le porter
sous le soleil vers l’éternel ?
Je m’en vais même si je t’aime
C’est décidé je suis parti
Non n’essaie pas de me chercher !
Je suis au-delà du Sahel...